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L’APPROCHE DES COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES
« Le tourisme de croisière a drainé 1,6 millions de personnes
l’an dernier, avec plus de 250 navires. Les premiers problèmes
Par ailleurs, dans le cas de l’Arctique, « cette petite identifiés dans ma communauté sont la qualité de l’eau, la
zone du globe qui rend des services écosystémiques
planétaires (courants atmosphériques, océaniques…) gestion des déchets, la saturation de nos bus, et puis l’impact
comporte des risques importants », résume sur les cétacés dans les zones de nourrissage. Nous n’avons
Inge Relph, cofondatrice et directrice exécutif de pas de garde-côtes. Nous devons mettre en place un système
Global Choices. « Mettre davantage l’accent sur la de surveillance. L’an prochain, des gardiens de la nature
réglementation des activités au sein des pôles est feront des suivis sur ces aires, mais nous devons avoir plus
une stratégie essentielle pour la conservation et la de soutien. Nous régulons nos activités depuis des centaines
protection de l’environnement mondial », conclut d’années. C’est très difficile de faire face à ces changements
le modérateur de la table ronde Andrew Heinrich, rapides. Souvent on commence à prendre des mesures
professeur à l’école des affaires internationales et quand il est trop tard. La question d’un permis permettrait de
publiques de l'Université Columbia (États-Unis) et réduire l’impact sur les communautés. Certaines compagnies
fondateur et président de Project Rousseau, avant sont d’accord, d’autres non. Les gens de mon peuple doivent
d’appeler à généraliser le principe de précaution : avoir une écoreprésentation au niveau de la gouvernance.
« Des pratiques potentiellement dangereuses
apparaissent et se propagent si vite que nous ne Nous vivons en Alaska depuis 10 000 ans et nous réfléchissons
pouvons en étudier les impacts en temps réel. En à la manière de protéger l'Arctique pour les 10 000 prochaines
l’absence de certitude scientifique, nous devons années. »
défendre et adopter plus pleinement le principe de
précaution dans toutes les lois concernant les pôles ». Judith Daxootsú Ramos, professeure adjointe à l’université
d'Alaska Sud-Est (États-Unis).
IDENTIFIER DES OUTILS

JURIDIQUES APPROPRIÉS
de l’outil à utiliser », fait remarquer Andrew Heinrich
Moratoires, licences et permis, aires marines proté- avant que les membres du panel n’insistent sur la
gées, conventions et organisations internationales, nécessité de l’inclusivité dans l’approche juridique de
traités bilatéraux, législation nationale… Tels sont les ces milieux, notamment en Arctique où les peuples
outils juridiques examinés par la table ronde, véritable autochtones devraient faire partie intégrante des
débat sur le droit appliqué, et non seulement sur la processus de décision. Sans oublier d’impliquer
doctrine juridique. « La réalité de la manière dont les l’importante communauté de chercheurs dans les
lois sont appliquées, et bien sûr l’impact de la volonté questions de gouvernance, comme le mentionne
politique sur leur capacité à être promulguées en Johanna Ikävalko, directrice du Centre arctique de
premier lieu, sont tout aussi importants dans le choix l’université de Laponie (Finlande).