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64 | RENFORCER L’OCÉANOGRAPHIE
PROTÉGER LE PLUS GRAND UNE LARGE ZONE OCÉANIQUE
HERBIER SOUS-MARIN SUIVIE PAR SATELLITE
AU MONDE
Tout au long de la mission, dans le cadre du pro-
Puis le panel réunissant six scientifiques de l’expédi- gramme international BGC Argo, 29 flotteurs auto-
tion brosse le portrait du plateau situé en haute mer, nomes ont été déployés dans la zone jusque-là peu
le long de la ride des Mascaraignes : l’une des plus équipée. Durant 5 à 7 ans, naviguant entre 0 et 2 000
vastes prairies sous-marines au monde (de la taille de mètres de profondeur, ils ne cesseront de mesurer des
la Suisse). Les investigations des océanographes met- variables physico-chimiques et biologiques essen-
tant en œuvre une panoplie d’équipements (sondeurs, tielles à la compréhension de l’évolution de la santé
robots, filets et engins traînants) et des plongeurs ont de l’océan et de sa réponse au changement clima-
recensé des centaines d’espèces et caractérisé le tique. Dans le cadre du programme éducatif « Adopt
fond et la biodiversité benthique sur un circuit de 3 000 a float » de l’Institut de la mer de Villefranche-sur-Mer,
kilomètres et jusqu’à 1 500 mètres de profondeur. neuf classes de la région ont adopté 3 flotteurs qu’elles
suivent par satellite.
Les résultats scientifiques issus de la mission contri-
bueront à déterminer si cet écosystème peu connu, Dans le cadre d’un programme élaboré par Météo
éloigné et difficile d’accès, déjà fragilisé par la pres- France, l’IRD et l’Université d’Australie occidentale, 19
sion de pêche, nécessite à moyen terme une attention petits flotteurs et 4 bouées dérivantes ont été mis à la
particulière. Dans l’affirmative, des mesures de gestion mer dans le but d’acquérir des données de tempé-
pourront être examinées avec les autorités de Maurice rature de surface et de courant à partir de l’analyse
et des Seychelles qui gèrent conjointement la zone. de leur trajectoire. Une contribution à la modélisation
des flux océaniques et à l’étude de leur influence sur la
connectivité dans la région.
ÉDUQUER ET SENSIBILISER
Les quarts d’heure médiation qui ont émaillé la journée UN OCÉAN QUI N’EST PAS
de restitution ont donné un aperçu des nombreuses ÉPARGNÉ PAR LA POLLUTION
actions destinées à faire vivre la mission au plus grand PLASTIQUE
nombre et en particulier aux jeunes, notamment à tra-
vers les visites et animations organisées à bord pen- L’équipe du projet Madcaps a réalisé une soixantaine
dant les escales, ou les directs entre les scientifiques et de prélèvements en pleine mer et quelques échantil-
des élèves en France ou en Principauté, comme en a lonnages sur l’île d’Aldabra pour déterminer la concen-
témoigné la classe de M Huet, du cours Saint-Maur tration et l’origine des résidus plastiques ainsi collectés
me
de Monaco. et identifier d’éventuelles communautés microbiennes
pathogènes associées.
FORMER LES JEUNES
CHERCHEURS LE REGARD DES ARTISTES
« L’École à bord » organisée entre La Réunion et les L’intense journée de restitution s’est clôturée sur la
Seychelles a permis à vingt étudiants d’un master de présentation des productions artistiques et audiovi-
Sorbonne Université et du master européen IMBRSea suelles liées à la mission, ouvrant les portes de l’ima-
de vivre la première partie de la mission dans le cadre ginaire sur une région à la croisée des enjeux océa-
de leur cursus. Dix jeunes étudiants chercheurs ou niques mondiaux.
techniciens des Seychelles et de Maurice ont égale-
ment bénéficié de cette école embarquée encadrée
par des enseignants du Laboratoire d’océanographie
de Villefranche-sur-Mer. L’occasion de se former à la
science de terrain au contact de chercheurs expéri-
mentés.