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RENFORCER L’OCÉANOGRAPHIE           | 65
          MIEUX CONNAÎTRE L’ATOLL
          D’ALDABRA

          Plusieurs programmes scientifiques ont été déployés au
          sein de l’un des plus extraordinaires sanctuaires marins
          au monde, qui compte parmi les cinquante sites marins
          classés au patrimoine mondial de l’Unesco.

          •   Des tortues sentinelles
             La mise en œuvre du projet GECOS pendant la
             mission a permis d’acquérir des données com-
             plémentaires essentielles à la compréhension de
             la structure génétique des populations de tortues
             vertes et imbriquées de cette région et de déve-
             lopper des indicateurs de l’état de santé de ces
             espèces.  Équipés  de  balises  GPS,  les  individus
             deviennent de véritables sentinelles de l’écologie
             insulaire.

          •   Explorer les petits fonds récifaux
             Comment démêler les impacts combinés des acti-
             vités humaines sur les côtes et du changement cli-
             matique sur les écosystèmes marins de l’ouest de
             l’océan Indien ? Les images et données collectées
             avec les systèmes d’observation autonomes du
             projet 4Sea sont en cours d’analyse pour réaliser
             des inventaires d’espèces et de nature des fonds,
                                                                                                                      Atoll d'Aldabra
             et des cartographies 3D des habitats explorés.                                                       © N.Mathys-Zeppelin-
                                                                                                                   MonacoExplorations
          •   L’échantillonnage des coraux réussi
             La mission a permis d’effectuer les premiers prélè-
             vements dans le cadre du Conservatoire mondial
             du corail, une initiative portée par le Centre scien-
             tifique de Monaco et l’Institut océanographique :   LA DÉCOUVERTE DE NOUVELLES ESPÈCES À SAYA DE MALHA
             58  colonies  de  coraux  vivants  représentant  21
             espèces  ont pu être  recueillies puis  transférées   L’inventaire photographique et la collecte d’organismes a permis
             vers les aquariums européens en charge de leur   de répertorier :
             conservation.                                   ■  près de 400 espèces de mollusques,
                                                             ■  environ 300 espèces de crustacés,
          •   Corail : des colonies connectées ?             ■  une centaine d’espèces d’algues,
             Les atolls et les bancs de l'océan Indien central     ■  très probablement 4 espèces nouvelles : 3 spécimens de gas-
             jouent-ils un rôle déterminant pour le recrutement   téropodes et 1 de crustacé non encore décrits par les taxono-
             et la biodiversité des coraux et des invertébrés des   mistes,
             bassins oriental et  occidental  ? Le  programme     ■  2 espèces emblématiques, le gastéropode Conus primus et le
             mené par la Société de zoologie de Londres et    bénitier Tridacna rosewaterii redécouvertes.
             l’Université d’Oxford porte sur la connectivité des
             espèces de coraux présentes dans l'océan Indien.   « Des gigaoctets de données numériques de paramètres physi-
             L'équipe a cherché à préciser la contribution d’Ala-
             dabra à la résilience des coraux de la région et à   co-chimiques et biologiques mesurés par la bathysonde dans la
             savoir si le corail cerveau, endémique de l'archipel   colonne d’eau et de longues heures de séquences vidéo filmées
             des Chagos, était présent à Saya de Malha.   par le ROV (engin sous-marin téléopéré) ou différentes caméras
                                                          envoyées au fond ont été engrangées sur les ordinateurs. De quoi
          •   Une première à Aldabra                      alimenter des sujets de recherche pour nos jeunes chercheurs de
             Les  investigations  menées  avec  le  ROV  (en-  la région. Ces informations de choix sur les propriétés de la co-
             gin sous-marin téléopéré) sur les pentes du récif   lonne d’eau et les habitats visités, donnent du contexte à l’inven-
             d’Aldabra jusqu’à la profondeur de 700 mètres   taire floristique et faunistique précédemment décrit », commente
             repoussent les limites de l’exploration du site, qui   Francis Marsac, responsable du projet consacré au banc Saya de
             n’avaient jusque-là pas dépassé 250 mètres de   Malha et représentant de l’Institut de recherche pour le dévelop-
             profondeur.                                  pement aux Seychelles.
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