Page 45 - Livre_MOW2022_FR
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                                UNE AQUACULTURE                             UN SECTEUR
                                À IMPACT POSITIF                            D’INNOVATION


                                Fondée en 2020, la Kelp Forest Foundation étu-  Emballages  innovants,  solubles  dans  l’eau  ou
                                die l’impact environnemental de la première ferme de   consommables  (Notpla,  SeaFlex…),  biostimulant
                                kelp géant, déployée au large des côtes namibiennes   (Climate Foundation), site internet marchand pour
                                selon  un  protocole  écologique  rigoureux.  Formant   développer un marché des algues (Placedesalgues.
                                des scientifiques locaux, la fondation emploie 4 mé-  fr), accélérateur de start-ups (Katapult Ocean)… Des
                                thodes distinctes, dont la bioacoustique et l’ADN en-  pionniers ont présenté leur concept devant l’assem-
                                vironnemental, pour analyser la biodiversité du site, le   blée du Seaweed Day.
                                varech géant pouvant abriter quelques 800 espèces.

                                Sur la base des données accumulées sur la Grande   UNE COALITION
                                barrière de corail, écosystème menacé, l’Australian
                                Seaweed Institute a identifié la culture d’algues ma-  POUR LA SÉCURITÉ
                                rines comme une solution d’avenir et lancé une étude   ALIMENTAIRE
                                d’impact à une vaste échelle. « Les fermes d’algues
                                sont aujourd’hui d’abord  considérées comme ren-
                                dant un service environnemental, par la séquestration   Le manque de réglementations internationales en
                                du carbone ou la réduction des émissions de mé-  termes de sécurité alimentaire est un point critique
                                thane, avant d’être considérées comme un service   du développement du marché de l’algue. Le thème
                                commercial : on a changé d’approche », expose Jo   invite à la collaboration qui réunit aujourd’hui les in-
                                Kelly, directrice de l’institut.            tervenants de l’industrie des algues issus de 70 pays
                                                                            membres.  «  Tout doit être basé sur la science, on
                                                                            ne veut pas reproduire les erreurs faites avec l’agri-
                                                                            culture terrestre. La science est la locomotive de la
                                                                            coalition mondiale pour la sécurité alimentaire et envi-
                                                                            ronnementale qui réunit 70 pays membres », affirme
                                                                            Vincent Doumeizel, conseiller Océan au Pacte mon-
                                                                            dial des Nations unies, directeur des programmes
                                                                            agro-alimentaires à la Fondation Lloyd’s Register de
                                                                            Londres.

                                                                            La  coalition  a  également  identifié  certains  risques
                                                                            pour les producteurs, ainsi que l’expose le directeur
                                                                            de la coalition mondiale des acteurs de l’algue, le pro-
                                                                            fesseur au CNRS, Philippe Potin : « La préoccupation
                                                                            majeure, ce sont les contenus cachés, comme l’arse-
                                                                            nic, qui empêchent de mettre ces produits sur le mar-
                                                                            ché, ou les problèmes d’introduction de nouvelles
                                                                            espèces et de bouleversement des écosystèmes ».
                                                                            Pour harmoniser les approches, la coalition a établi
                                                                            un protocole.




                                                   © Zukiman Mohamad - pexels.com
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