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60 | SOLUTIONS POUR L’OCEAN / INNOVATIONS

















            ÉCONOMIE ET OCÉAN
            Valoriser les services




            des écosystèmes marins





            Restée longtemps un angle mort économique, la valeur des services

            écosystémiques doit pleinement intégrer les marchés financiers. Un virage
            qui doit être accompagné de réglementations, analysent les spécialistes réunis

            au Centre scientifique de Monaco par la Fondation MERI, le 23 mars 2022.



            LA VALEUR NATURELLE                          LE SALAIRE DE LA BALEINE

            Par  quels  critères  valoriser  ces  services  écosysté-  L’économiste financier du Fonds monétaire interna-
            miques que l’océan prodigue aux sociétés humaines ?   tional, Ralph Chami, a longuement exposé les enjeux
            La première des trois conférences de l’après-midi   de l’apport du secteur économique pour le climat et
            organisé  en  format  hybride  par  la  Fondation  MERI,   la préservation des milieux océaniques et présenté le
            visait à souligner la nécessité d’intégrer l’évaluation   « service de compensation carbone ».
            des services des écosystèmes marins dans l’analyse
            économique  et  des  politiques  publiques.  L’objectif   Significatif, le service de séquestration carbone offert
            étant d’améliorer la rationalité de la prise de décision   par les baleines est désormais reconnu par le Fonds
            et de progresser vers le développement durable et   monétaire international : tout au long de leur longue
            l’atténuation du changement climatique.      vie, ces mammifères marins accumulent dans leur
                                                         corps une quantité importante de carbone. À sa mort,
            Le développement du marché du capital naturel doit,   chaque grande baleine séquestre au fond de l’eau
            argumentent  les intervenants,  se doubler  d’une ré-  33  tonnes  de  CO  en moyenne , éliminant ce car-
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            glementation stricte, au risque de voir apparaître des   bone de l’atmosphère pendant des siècles, contrai-
            effets  retords.  Bien  encadré,  ce  marché,  au  cœur   rement  à  la  plupart  des  organismes  terrestres  qui
            des propositions avancées lors de la conférence,   rejettent le carbone dans l’atmosphère. Par ailleurs,
            peut être un modèle gagnant-gagnant  : des éco-  elles fertilisent l’océan et favorisent le développement
            systèmes préservés et même régénérés, des parties   du phytoplancton, responsable de la production de
            vendeuses d’équivalent carbone bénéficiaires et des   la moitié de l’oxygène terrestre et piégeant environ
            parties acheteuses réduisant leur empreinte carbone   40 % de tout le CO  produit (soit la valeur de 4 forêts
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            et améliorant leur image auprès de l’opinion publique.   amazoniennes).

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                                                         whales can limit greenhouse gases and global warming », Ralph
                                                         Chami & al., Finance & Developpement, décembre 2019.
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