Page 79 - Livre_MOW2024_FR
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- La technologie NETCCOBAMS -
© Maylis Salvias - Alessio Maglio
Navire
et activités humaines
Tableau de bord
LA VITESSE EN CAUSE et SIG*
Simone Panigada, président du comité scientifique Vie sauvage
de l’ACCOBAMS et président du Tethys Research
Institute, analyse, graphiques à l’appui, l’évolution
de la vitesse des bateaux et le nombre de collisions
qui augmentent dramatiquement. 200 000 navires Océanographie Évaluation des
de commerce et 1 million de croisiéristes parcourent risques et alerte
la zone chaque année, ce qui représente 30 % du en temps réel
trafic maritime mondial. « La vitesse est l’argument
critique », commente l’intervenant qui considère
qu’en dépit de l’aggravation du problème, la situation
est en train rallier un nombre d’acteurs important. Surveillance des
activités humaines
Capteurs IOT
DES RECHERCHES INNOVANTES Données clients
privées et sécurisées *Système d'Information Géographique
Anthony Sladen, chercheur au Centre national de
recherche GEOAZUR, dont le travail pionnier s’appuie
sur les câbles télécom sous-marins utilisés comme LE RECOURS À UN OUTIL DIGITAL
capteurs sonores, a présenté les résultats d’une
campagne de test réalisée en 2021 ainsi qu’un projet La présentation de l’outil digital NETCCOBAMS (ci-dessous), développé par
de câble en mer ligure, ouvrant des possibilités de ACCOBAMS, s’est axée sur les données issues du groupe de travail européen sur la
veille acoustique des cétacés et des navires sur des pollution sonore marine. « Nous avons développé une nouvelle application utilisable
centaines de kilomètres. par des territoires protégés, comme les Zones maritimes particulièrement vulnérables
(ZMPV), qui permet de voir en temps réel la vitesse des bateaux », explique Alessio
Aurore Morin, chargée de campagne à l’International Maglio, chargé de projets chez SINAY et consultant pour l'ACCOBAMS. En rouge, les
Fund for Animal Welfare présente la solution bateaux qui excèdent la vitesse recommandée ; en vert, les bateaux en-dessous de
Blue speeds, qui pourrait engendrer 5 à 10 % de la limite. « En diminuant la vitesse, nous pourrions agir sur trois facteurs nuisibles aux
réduction de la vitesse des navires. L’intervenante cétacés dans un futur proche : diminuer le risque de pollution, les émissions sonores
préconise également « une meilleure organisation et la quantité d’émissions carbone ». Aux côtés de certaines ONG, l'ACCOBAMS
du trafic maritime pour compenser l’augmentation travaille à la coordination de ce processus de décision.
du temps de navigation », permettant de réduire les
temps d’attente portuaires. « Nous travaillons auprès
des entreprises navales et aussi de la communauté
européenne », ajoute-t-elle. Dans le cadre de la
révision de la directive-cadre « Stratégie pour le milieu
marin », une disposition pourrait être envisagée,
obligeant les pays à réduire les temps d’attentes
portuaires, ce qui permettrait aux États de contraindre
ports et compagnies maritimes à s’adapter.
Enfin, Nicolas Entrup, directeur des relations
internationales à OCEANCARE, fait état des progrès
réalisés dans le secteur privé, en particulier la
redirection et la baisse de la vitesse des navires :
« Il reste des zones où le reroutage des bateaux
n’est pas possible et puis l’habitat des populations
de cétacés est aléatoire. Des recommandations
en matière de vitesse s’imposent pour réduire les
risques de collision. En réglementant la vitesse déjà
à l’échelle européenne, vous réinventez la notion de
concurrence commerciale. Si personne ne peut aller
plus vite… »