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SENSIBILISER LA JEUNESSE | 97

Au final, cette expérience change l’angle de ma re- transit par la base Dumont d’Urville, la beauté et la
cherche doctorale puisque je vais me tourner sur les fragilité de la faune et de la fore du continent. Mal-
stratégies d’aménagement adaptées à l’impact en- gré des protocoles environnementaux conséquents,
vironnemental. Cela implique des questions assez il y a des inquiétudes sur le futur de l’Antarctique qui
complexes sur les seuils de tolérance et le design connaît également une augmentation du tourisme, y
d’espace. compris du tourisme terrestre, avec des personnes
qui mettent le pied sur le continent et vont même ran-
Quelle serait la portée de ces recherches ? donner.
La question des seuils de tolérance a été abordée
par le critique architectural anglais Reyner Banham, Quelle est votre vision de la conservation
qui remettait en cause la technologie ajoutée aux en Antarctique ?
bâtiments conçus pour les milieux tempérés dans La question de la protection environnementale en
le but de rendre plus confortables les espaces inté- Antarctique est un sujet qui existe depuis le traité
rieurs. Jusqu’où aller dans le confort en milieu hos- sur l’Antarctique en 1959 et le protocole de Madrid
tile ? Quand j’étais en Antarctique, cette question m’a de 1991. Aujourd’hui, nous savons que ce continent
beaucoup préoccupé. Car plus on va être confor- doit le maintien de ses conditions climatiques spé-
table dans une station polaire, plus l’accès au conti- cifiques au courant circumpolaire. Ainsi la prise de
nent antarctique va être ouvert. Cela pose la question conscience actuelle sur les liens étroits entre la pro-
de l’empreinte de l’homme sur ce territoire protégé. tection de l’océan, du continent Austral et du climat
Quelle empreinte souhaitons-nous pour les stations mondial est d’autant plus importante.
de recherche en Antarctique, dont 81 % sont si-
tuées sur les terres libres de glace où se concentrent
la faune et la flore ? J’ai pu découvrir, lors de mon « Plus on va être confortable dans
une station polaire, plus l’accès au
continent antarctique va être ouvert.
Cela pose la question de l’empreinte
de l’homme sur ce territoire protégé ».

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