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RENFORCER L’OCÉANOGRAPHIE           | 73












          LES CYSTOSEIRES, INGÉNIEURS DES
          FORÊTS MARINES MÉDITERRANÉENNES

          •   Il faut imaginer 40 espèces de grandes algues brunes
             endémiques de Méditerranée former des canopées sous-
             marines ondulant au gré des courants durant plusieurs
             décennies. Ces forêts marines constituent l’écosystème
             le plus productif des zones tempérées et fournissent
             de nombreux services, de la production d’oxygène à la
             création d’habitat, la purification de l’eau, la diminution
             de l’énergie des vagues ou l’intérêt pour la pêche…

          •   Mais comme le déplore Luisa Passeron-Mangialajo,
             professeure en écologie marine à Université Côte d’Azur,
             ces forêts d’algues brunes sont en régression en raison
             de la prolifération d’herbivores (oursins, saupes, ou
             encore poissons lapins), laissant place, à terme, à des
             déserts écosystémiques. Face à cette menace, la science   © Jordi - Adobe Stock
             participative peut contribuer à leur conservation en aidant
             les scientifiques à mieux connaître leur distribution.







                                                    LA PATELLE FERRUGINEUSE, ESPÈCE PRESQUE
                                                    DISPARUE DANS LA ZONE RAMOGE

                                                    •   Mariachiara Chiantore, chercheure en sciences environnementales à
                                                       l’Université de Gênes, a présenté le projet RELIFE pour le repeuplement de
                                                       cette arapède géante endémique de la Méditerranée occidentale (Patella
                                                       ferruginea). Devenue très rare sur les côtes ligures, considérée comme presque
                                                       disparue en Méditerranée du Nord, cette espèce est jugée « menacée » par la
                                                       Convention de Berne, la Directive Habitats et les Aires spécialement protégées
                                                       d’importance méditerranéenne (ASPIM).

                                                    •   Compte tenu de la rareté du gastéropode, la science participative permet de
                                                       signaler aux scientifiques la présence de spécimens, par ailleurs très facile à
                                                       détecter dans le milieu marin. « Le projet RELIFE pourrait laisser entrevoir son
                                                       retour sur la Côte d’Azur, grâce aux juvéniles arrivant de Corse ou de Ligurie »,
                                                       expose la représentante du projet.







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