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12 | GOUVERNANCE DE L’OCÉAN












            SESSION 4.
            VERS UNE MÉDITERRANÉE
            MIEUX PRÉSERVÉE, PLUS                                                « La Méditerranée est une région qui
            RÉSILIENTE ET DURABLE                                                 a tellement de conflits mais quand

            En tant que mer fermée caractérisée par une grande                     il s’agit d’environnement, de climat,
                                                                                   on voit qu’il y a un vrai consensus au
            diversité environnementale, socio-économique et
            culturelle,  la  Méditerranée  présente  des  défis  parti-            niveau régional ».
            culiers  en matière de conservation et  d’utilisation                 Nasser Kamel, secrétaire général de
            durable. S’appuyant sur les thèmes des panels pré-                   l’Union pour la Méditerranée (Espagne)
            cédents, cette session a conclu les discussions de
            la journée en mettant l’accent sur les outils et les
            stratégies permettant de rendre la mer Méditerranée
            plus protégée et plus résiliente. Des représentants du   « Au-delà des grandes décisions prises
            secteur privé et des gouvernements nationaux, régio-  au niveau international au sein de ces
            naux et locaux ont également partagé des exemples   indispensables institutions multilatérales,
            concrets et identifié des priorités pour la prochaine   c’est la réalité de l’application pour les
            décennie. La question du financement a été abordée    citoyens sur le terrain qui compte.
            par S.E. Bernard Fautrier, en sa qualité de secrétaire   Le problème global de l’élévation du
            général du MedFund, sous l’angle de mécanismes de      niveau de la mer le montre bien :
            financement novateurs, tels ce fonds fiduciaire inno-   le dernier kilomètre, c’est nous ».
            vant que la Principauté lance en 2015 avec la France   Renaud Muselier, président du Conseil
            et  la  Tunisie,  qui  apporte  une  assistance  financière   régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur
            croissante aux aires marines protégées du bassin
            (actuellement 15 AMP, issues de 7 pays différents bé-
            néficient de cette aide). Aux yeux des panélistes, dont
            Federico Cardona Pons, directeur de la stratégie de
            santé côtière Europe, Moyen-Orient, Afrique et Cuba
            au sein du groupe Iberostar (Espagne) ou Renaud
            Muselier, président du Conseil régional de Provence-  LE TRAITÉ SUR LA HAUTE MER
            Alpes-Côte d’Azur, le tourisme durable représente un
            vrai levier de l’économie bleue en Méditerranée. Venue   Conclu à New York le 4 mars 2023, cet accord historique
            de Grèce, Efstathia Liarou, maire d’Elafonisos, illustre   des Nations unies vise à combler un vide juridique dans la
            les enjeux d’un tel tourisme autour de la cité engloutie   protection des zones marines situées au-delà des juridic-
            Pavlopetri, site archéologique du Péloponnèse et site   tions nationales. Il s’appuie sur les premiers travaux, lancés
            Natura 2000. Le multilatéralisme est repéré comme   dès 2004, en vue de donner un cadre légal à la conserva-
            l’une des clés d’une meilleure préservation de l’éco-  tion et à l’usage durable de la diversité biologique marine
            système  marin  de  Méditerranée.  Karim  Amellal,   au-delà  des  juridictions  nationales,  c’est-à-dire  des  200
            ambassadeur de France pour la Méditerranée, a en   milles marins (370 km).
            ce sens mis en avant « l’importance des coalitions
            telles que l’Union pour la Méditerranée pour stimuler   «  La France et Monaco ont contribué à l’adoption, dé-
            l’action collective aux niveaux international, national
            et régional ».                                   but mars, du traité international sur la protection de la
                                                             biodiversité en haute mer. Ce traité est décisif pour trois
                                                             raisons  : il impose des études d’impact environnemen-
                                                             tal pour toute nouvelle activité en haute mer ; il permet
                                                             la création d’aires marines protégées en haute mer ; et
                                                             pour la première fois dans l’histoire des négociations en-
                                                             vironnementales, les décisions ne seront plus prises par
                                                             consensus mais à la majorité, ce qui empêchera un État
                                                             de bloquer les mesures ».
                                                             Hervé Berville, secrétaire d’État à la Mer (France)
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