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94 | GOUVERNANCE DE L’OCÉAN

THE OCEAN RACE

Et si l’océan

avait des droits ?

Sur le qui-vive d’une course singulière, The Ocean Race a réuni experts,

marins et décideurs afin d’explorer une piste nouvelle sur le statut de

l’océan : le considérer comme une entité juridique internationale.

Dans la mouvance philosophique contemporaine ac- planète », a résumé Richard Brisius, président de The
cordant des droits à la nature, l’atelier organisé jeudi Ocean Race. Michelle Bender du Earth Law Center et
24 mars par The Ocean Race, en présence de S.A.S. Mumta Ito, fondatrice de Nature’s Rights ont apporté
le Prince Albert II de Monaco, s’est proposé d’exami- leurs éclairages d’expertes sur la question, soulignant
ner la possibilité de donner des droits et une voix à l’importance d’un cadre légal fondé sur la responsa-
l’océan. Les droits de l’océan pourraient-ils contribuer bilité et l’interdépendance.
à modifier la perception de cet écosystème unique ?
Une déclaration universelle des droits de l’océan Juste après les Seychelles, l’événement de Monaco
pourrait-elle garantir sa protection adéquate ? Ces prend place dans la série des sommets organisés
questions essentielles ont traversé et nourri le débat. par The Ocean Race. À la ligne d’arrivée de cette
L’océanographe américaine de renom Sylvia Earle, course diplomatique, un seul gagnant : l’océan. Un
militante de la santé des océans, a profité de l’occa- trophée ? Des droits qui pourraient être la clé de son
sion pour lancer un appel solennel et urgent aux diri- avenir. Aussi, The Ocean Race s’efforce-t-elle d’ob-
geants mondiaux : « Protégez l’océan comme si nos tenir l’appui des principaux décideurs et défenseurs
vies en dépendaient, car c’est le cas ». « Longtemps de l’océan. Le Prince Souverain a témoigné de Son
considéré comme une ressource à utiliser et à ex- indéfectible soutien à cette initiative.
ploiter, il est temps de considérer l’océan comme un
système vital et complexe qui alimente toute vie sur la