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SOLUTIONS POUR L’OCEAN / LES SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE                | 51










                REPÈRE           Les solutions fondées sur la nature représenteraient près de 30 % des mesures d’atténuation rentables nécessaires
                                 à la stabilisation du réchauffement en deçà des 2°C d’ici à 2030 (sources : UICN).





          DES PROJETS EN MARCHE
          Risques liés à l’élévation du niveau de la mer, sali-  Clôturant la séance, ce fut au tour du réseau mon-
          nisation des sols, inondations, pression anthropique   dial Sea’ties d’être présenté, avec un tour d’horizon
          sur les côtes, augmentation du tourisme… François   inspirant de solutions d’adaptation des villes côtières
          Simard, conseiller principal de l’UICN pour la pêche,   exposées à l’élévation du niveau de la mer (voir sujet
          a énoncé les principaux challenges méditerranéens   page 81). Les actions de recomposition spatiale du
          avant de faire un état des lieux des initiatives ren-  littoral de Sète et de restauration du cordon dunaire
          forçant la résilience climatique de Méditerranée au   ont notamment été citées en exemple par Lisa Devi-
          moyen  des  solutions  fondées  sur  la  nature  (SfN).   gnol, chargé de projet à la Plateforme océan & climat,
          Parmi les projets en marche, le réseau MedCités qui   pointant la nécessité d’intégrer d’avantage d’écosys-
          travaille sur l’application des normes SfN sur 44 villes   tèmes naturels dans des zones très urbanisées.
          méditerranéennes ou l’initiative du programme Life,
          Blue Natura Andalucía,  qui  valorise  les  zones  hu-
          mides et herbiers marins d’Andalousie comme puits
          de carbone.
                                                           POSIDONIES, PROBLÈME OU SOLUTION ?
          Le directeur du programme Tour du Valat, Raphaël   Espèce emblématique de Méditerranée, les
          Billé,  a,  pour sa part,  détaillé  le  cas  des étangs  et   posidonies façonnent un écosystème favorable
          marais des salins de Camargue. Comment ce delta   au maintien de la biodiversité marine, ayant des
          mouvant, encore jeune, au système d’endiguement   répercussions sur les populations et les stocks de
          vieillissant, peut-il faire face aux risques climatiques   poissons. Ces herbiers marins jouent également
          (érosion côtière, risques de submersion, salinisation   un rôle dans le maintien des côtes et captent le
          des sols…) ? Une solution hybride, entre conserva-  carbone. En effet, ces plantes à fleurs marines
          tion des digues de second rang et connexion accrue
          entre  les  lagunes  et  la  mer,  se  profile,  nécessitant   perdent leurs feuilles chaque année, qui se déposent
          l’adhésion des acteurs d’un territoire complexe, à la   sur les plages, souvent en formant d’épaisses
          fois très agricole et touristique.               banquettes. Jugées jusqu’à présent problématiques
                                                           pour le tourisme, celles-ci sont enlevées par des
                                                           moyens mécaniques lourds qui favorisent l’érosion.
                                                           Pourtant, sous le prisme des SfN, le maintien des
                                                           posidonies peut être considéré comme un puits de
                                                           carbone et une solution pour préserver les littoraux
                                                           et la biodiversité. Effets qu’un tourisme bleu et
           DÉFINITION                                      durable considérera comme positifs.



          Les solutions fondées sur la nature (SfN)
          sont des actions visant à protéger, gérer
          de manière durable et restaurer des
          écosystèmes naturels ou modifiés, pour
          relever directement les enjeux de société
          de manière efficace et adaptative tout
          en assurant le bien-être humain et des
          avantages pour la biodiversité.
          (IUCN, 2016)                                                                                                  © Renaud Dupuy de la Grandrive
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