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34 | SOLUTIONS POUR L’OCEAN / L’ÉCONOMIE BLEUE









            MONACO BLUE INITIATIVE
            L’accélérateur




            de la finance bleue







            Comment accélérer la transition vers une écono-  Sylvie Goulard, deuxième sous-gouverneur de la
            mie positive pour les océans ? Telle était la question   Banque de France, a tempéré les propos du panel,
            centrale qui a occupé la 3  session de cette journée,   précisant  que  la  finance  n’était  qu’une  partie  de  la
                                 e
            consacrée  à  la  finance  bleue.  Premier  constat,  les   solution. « Si elle peut être un élément déclencheur,
            fonds publics et philanthropiques ne peuvent à eux   ce sont les gouvernements qui sont aux commandes
            seuls fournir le financement massif et durable néces-  pour  prendre  les  décisions  et  mener  les  négocia-
            saire pour atteindre les objectifs cruciaux de restaura-  tions ». Or, longtemps laissé de côté dans la conver-
            tion et de conservation des océans. Le paysage ma-  sation internationale sur le climat,  «  le  lien entre  la
            ritime de la finance bleue a évolué depuis la Monaco   santé de l’océan et le climat vient tout juste d’être
            Blue Initiative 2021  : les banques et les assureurs   reconnu  », lors de la conférence sur le climat de
            sont appelés à assumer un rôle de premier plan.   Glasgow en novembre 2021, ainsi que l’a précisé
                                                         le ministre portugais des affaires maritimes, Ricardo
            Ils vont devoir jouer un rôle clé dans la sensibilisa-  Serrão Santos dans son discours introductif au pa-
            tion et la prise de déci sion dans l’économie bleue,   nel. Des risques financiers en découlent, des leviers
            tant pour encourager les activités favorables aux   existent,  politiques  et  financiers.  Encore  faut-il  les
            océans que pour retirer le financement des pratiques   mettre en place. « Si nous ne changeons pas radica-
            nuisibles.  «  Nous devons également mettre  fin aux   lement l’ossature risque-rendement actuelle du sys-
            subventions néfastes – plus de 30 milliards de dol-  tème financier, nous ne déplacerons pas les milliers
            lars d’argent public sont consacrés chaque année à   de milliards nécessaires », a asséné Bertrand Badré,
            la pêche destructrice – et réinvestir ces fonds dans la   gérant associé et fondateur de Blue like an Orange
            protection de 30 % des océans d’ici à 2030 et dans   Sustainable Capital.
            la  garantie d’un  océan 100 %  durable  », a précisé
            Karen Sack, directrice de l’Ocean Risk and Resilience
            Action Alliance.




            RÉIMAGINER LA FINANCE ?
            Les panélistes se sont penchés sur la manière
            d’orienter les ressources financières du secteur privé
            vers la conservation des océans et les activités du-
            rables.  Réimaginer  le  système  bancaire  pour  gérer
            la transition vers une économie à faible émission de
            carbone, évaluer l’incidence des risques climatiques,
            canaliser  la  finance  pour  qu’elle  soit  productive  et
            non prédatrice, contribuant ainsi à la transition vers
            une économie verte plutôt que de perpétuer le statu
            quo… Autant de questions abordées de manière à la
            fois technique et philosophique.
                                                          De gauche à droite : Lucy Holmes, WWF / Karen Sack, Ocean Risk and Resilience Action
                                                          Alliance / Elsa Palanza, Barclays / Bertrand Badré, Blue like an Orange Sustainable Capital /
                                                          Sylvie Goulard, Banque de France / Yalda Hakim, BBC World News.
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