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ENRAYER LA POLLUTION PLASTIQUE          | 21











          UN ÉTAT DES LIEUX
          TRANSDISCIPLINAIRE
          Le noyau dur des 19 contributeurs présents a pu
          affiner la structure du rapport et se répartir la direc-
          tion des différents chapitres, qui s’appuieront sur les
          contributions d’une soixantaine d’experts mondiaux.
          Ainsi, aux côtés des biologistes et chimistes marins,   « Rajouter l’argument santé humaine au cœur des
          les experts de la santé humaine (endocrinologues,   négociations, qu’elles soient climatiques ou concernent
          pédiatres, épidémiologistes, toxicologues, médecins   la protection des écosystèmes et en particulier de
          de  santé  publique…)  se  sont  donnés  un  an  pour   l’océan, c’est rajouter un argument supplémentaire
          rendre  leurs  conclusions.  «  Nous avons cherché à
          respecter  une démarche inclusive et une forme  de   pour enclencher et accélérer les changements.
          parité entre les pays du Nord et les pays du Sud, les   C’est rajouter la nécessité à l’urgence d’agir. »
          femmes et les hommes, les jeunes chercheurs et les   Hervé Raps, médecin délégué à la recherche au Centre
          chercheurs confirmés », expose Hervé Raps, méde-  scientifique de Monaco
          cin délégué à la recherche au Centre scientifique de
          Monaco et coordinateur de ce programme aux côtés
          du directeur de l’Observatoire pollution et santé du
          Boston College, épidémiologiste et pédiatre de re-
          nom, Philip J. Landrigan.

                                                           EN
          DIAGNOSTIC
          ET PRÉCONISATIONS                                CHIFFRES

          Bénéficiant du soutien de la Fondation Minderoo et de
          la Fondation Prince Albert II de Monaco, cette étude
          entend également formuler des recommandations   CYCLE DE VIE DU PLASTIQUE
          visant à modifier les politiques relatives aux produits     ■  la production mondiale de plastique est passée
          chimiques et aux plastiques afin de mieux protéger la   de 1,7 million de tonnes par an en 1950 à plus de
          santé humaine et celle de l’océan. Des précisions sont   400 millions de tonnes aujourd’hui,
          en effet attendues sur chaque étape de la production     ■  10 à 12 millions de tonnes de déchets plastiques
          et l’utilisation du plastique, en particulier sur l’impact   pénètrent chaque année dans l’océan,
          des  additifs  ajoutés  aux  polymères  de  matière  plas-    ■  d’ici 2025, la quantité totale de déchets plastiques
          tique, ou sur les dangers spécifiques aux microplas-  marins approchera les 150 millions de tonnes.
          tiques ou aux moins étudiés nanoplastiques. Quelles
          sont les pathologies connues, et celles suspectées ?
          Le rapport réservera en outre une partie à la justice en-  SANTÉ HUMAINE
          vironnementale et à l’évaluation du coût économique     ■  environ 10 500 produits chimiques différents
          de la pollution plastique, tenant compte à la fois de   entrent dans la composition du plastique,
          la destruction des écosystèmes et des pathologies
          engendrées sur la santé humaine. Les solutions, sous     ■  on trouve aujourd’hui quelque 700 produits
          l’angle réglementaire, opérationnel (initiatives) ou tech-  chimiques industriels dans l’organisme humain, qui
          nique (nouveaux matériaux, alternatives) feront égale-  n’étaient pas présents chez nos grands-parents.
          ment l’objet d’un chapitre central.
                                                         (sources : Annals of Global Health, 86(1), 2020)
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