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38 | FINANCE ET ÉCONOMIE BLEUES


















            MONACO BLUE INITIATIVE

            Le rôle


            des négociations




            internationales






            Les  panélistes  impliqués  dans  les  négociations  en   UN SOCLE SCIENTIFIQUE
            cours ou à venir ont partagé et formulé des recom-
            mandations pour permettre à ces importants ras-  Les  conférenciers  ont  tous  partagé  un  sentiment
            semblements mondiaux sur les océans de produire   d’urgence et ont mis en avant l’importance d’une
            des résultats significatifs. En effet, la priorité ne réside   gouvernance mondiale fondée sur un socle scienti-
            pas  tant  dans  la  réévaluation  des  objectifs  de  pro-  fique solide. Bruno Oberle, directeur général de l’UI-
            tection que dans leur mise en place plus efficiente.   CN, a souligné l’importance d’un suivi, d’un contrôle
            Pour Sophie Mirgaux, envoyée spéciale pour l’océan   et  d’une  surveillance  suffisants  pour  transformer
            (Belgique), le futur traité sur la protection de la biodi-  l’instrument juridiquement contraignant en une gou-
            versité en haute mer, dit BBNJ, toujours en phase de   vernance  holistique  des  océans.  Il  a  appuyé  le  re-
            négociation, constitue une structure qui permettrait la   cours à un panel de haut niveau dédié à l’océan qui
            mise en œuvre planétaire des ambitions très élevées   représenterait tous les États et dont les fondements
            fixées par les plus hautes instances internationales,   seraient consolidés par la science. Le modérateur,
            lesquelles doivent être relayés par des accords régio-  Sébastien  Treyer,  directeur  exécutif  de  l’Institut  du
            naux efficaces.                              développement durable et des relations internatio-
                                                         nales  de  Paris,  a  précisé  l’importance  de  renforcer
                                                         les  connaissances  scientifiques.  « Nous avons des
                              « Nous devons avoir        lacunes de  données  considérables  sur  les  océans,
                    un engagement plus profond,          notamment dans les pays en développement et les
                      plus tangible pour dénouer         mers  profondes,  dont  90 %  ne sont  pas  cartogra-
                       cette triple crise planétaire     phiées », a constaté à sa suite Alexander Shestakov,
                     impliquant le climat, l’océan       du secrétariat de la Convention sur la diversité biolo-
                               et la biodiversité. »     gique, désireux d’associer à la dynamique les pays
                                                         non côtiers qui bénéficient néanmoins des services
                                  Susan Gardner,         écosystémiques des océans.
                            directrice, division des
                        écosystèmes, programme
                           des Nations unies pour
                                  l’environnement
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