Page 21 - Livre_MOW2021_FR
P. 21
| 19
CARTE
D’IDENTITÉ
Soutenu par la Fondation du Prince Albert II de Monaco, le Groupe international
des utilisateurs de référence sur l’acidification des océans (OA-iRUG) a été créé
dans le but de transmettre les résultats scientifiques sur l’acidification des océans
à des publics non scientifiques et aux utilisateurs finaux de la science, en particulier
les responsables politiques et les décideurs. Ce groupe historique, l’un des premiers
à s’être saisi du phénomène de l’acidification des océans a travaillé avec plusieurs
groupes et projets tels que EPOCA (premier projet européen sur le sujet), l’Association
monégasque sur l’acidification des océans (AMAO), ainsi que le réseau de chercheurs
GOA-ON (Global Ocean Acidification Observing Network).
LA COOPÉRATION BIOSOLUTIONS ET
SCIENTIFIQUE, UNE PRIORITÉ STRATÉGIES INTÉGRÉES
La réunion a été l’occasion de réaliser un état de l’art La seconde partie de la réunion a initié un débat d’ex-
sur un sujet qui suscite de plus en plus d’études en perts issus de divers secteurs maritimes, notamment
Méditerranée, grâce à l’appui d’initiatives internatio- la pêche, l’aquaculture, ainsi que des représentants
nales. Si la réponse des habitats endémiques, l’im- d’agences gouvernementales et d’organisations in-
pact sur le système benthique et sur une centaine ternationales travaillant sur le sujet.
d’espèces cibles sont très étudiés, les implications Le fort impact de la dégradation des eaux de Mé-
socio-économiques restent méconnues. Les cher- diterranée sur les ressources halieutiques et les
cheurs constatent un biais géographique, la plupart cultures de coquillages a été mis en avant. Les aires
des données étant centrées sur la partie nord-ouest marines protégées sont apparues comme des leviers
du bassin méditerranéen. Par conséquent, les cher- importants pour lutter contre l’acidification, « menace
cheurs visent un nouveau programme de recherche palpable qui ne fait pas encore partie de l’agenda po-
coordonné moins européo-centré, qui se concentre litique », a déploré le représentant de la Fondation
sur les processus sociétaux et une approche écosys- MEDSEA. Pour agir, des biosolutions basées sur le
témique différenciée. Le GOA-ON Méditerranée doit milieu marin ont été avancées, le tout étant que « les
permettre cette coordination, ainsi qu’un accompa- informations scientifiques disponibles atteignent da-
gnement des scientifiques des pays à faibles reve- vantage les politiciens », a conclu le haut fonction-
nus, notamment par l’établissement de centres d’ex- naire Vahakn Kabakian, du ministère de l’environ-
cellence régionaux. « Il manque un cadre général qui nement du Liban, représentant du PNUD, posant
soit à la hauteur de la menace environnementale », l’ultime pierre de cette réunion : « Nous avons besoin
alerte Donata Melaku Canu, chercheure à l’Institut de stratégies intégrées ».
national d’océanographie et de géophysique appli-
quée de Trieste, mentionnant la possibilité d’un traité
unique sur l’acidification de l’océan, à l’instar de celui
sur le plastique.
LA CHIMIE DES MERS PERTURBÉE
Les mers du globe ont absorbé près d’1/3 des émissions de CO au cours des 50 dernières
2
années (davantage encore selon les recherches les plus récentes), modérant les effets
et la gravité du changement climatique. Mais ce service inestimable a un prix. Des
changements radicaux se produisent dans la chimie de l’eau de mer : plus son pH
diminue, plus elle s’acidifie. Ce bouleversement a d’innombrables conséquences pour
la vie marine, en particulier les organismes qui ont besoin de calcaire pour bâtir leurs
coquilles et leurs squelettes (notamment le plancton, les mollusques et crustacés).