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Xavier Sticker
Ambassadeur français délégué à l’environnement gérer, pour assurer une protection effective de
Un Trust Fund
dédié aux AMP
de toute la
Méditerranée.
« Les AMP de Monaco ont la spécificité d’être de
petite taille, en zone fortement urbanisée et inté-
gralement protégées puisqu’aucun prélèvement
n’y est autorisé, » a expliqué Jacqueline Gautier-
Debernadi, Directrice des AMP de Monaco. Depuis
plus de 40 ans, elles bénéficient d’une surveillance
optimale effectuée par la Division de Police Mari-
time et Aéroportuaire, l’Association Monégasque
pour la Protection de la Nature (gestionnaire des
aires marines protégées de Monaco), la Direction
des Affaires Maritimes et la population locale.
« À la demande de S.A.S. le Prince Souverain,
un plan de gestion va être élaboré pour renfor-
cer l’efficacité des AMP de Monaco, » a rappelé
Jacqueline Gautier-Debernardi. Par ailleurs, la
mise en place d’un Conseil scientifique et la col-
laboration permanente avec des laboratoires de
recherche permet d’effectuer des suivis spéci-
fiques de l’évolution de la biodiversité. Enfin, les
gestionnaires des AMP de Monaco travaillent
en réseau avec le MedPan* et sont en train de
développer, avec le laboratoire ECOMERS, le
réseau RAMPAM** pour rendre plus performantes
les AMP de petite taille en milieu urbain. Mais si
les indicateurs scientifiques sont essentiels pour
évaluer l’efficacité de la gestion des aires marines,
elles ont plus que jamais besoin de fonds pour
renforcer leurs moyens de surveillance et assurer
ainsi leur mission de préservation et de conserva-
tion du milieu marin.
* réseau des gestionnaires d’aires marines protégées de Méditerranée.
** réseau des aires marines protégées des Alpes Maritimes et Monaco.
Pourquoi la création de ce Trust Fund est
essentielle aux aires marines de Méditerranée ?
Il ne suffit pas de créer des AMP, il faut aussi les
l’environnement et favoriser un développement
durable qui bénéficie aux populations. En
Méditerranée, la plupart des AMP sont sous-
financées, en particulier sur la rive Sud. Or les
AMP ont besoin de fonds réguliers pour couvrir les
dépenses courantes qui les font vivre : achat de
matériel de surveillance et de carburant, entretien,
concertation, suivi scientifique…
Le fonds fiduciaire M2PA est une initiative conjointe
de Monaco, de la Tunisie et de la France qui a
pour objectif d’aider à répondre à ces besoins, en
s’engageant aux côtés des AMP méditerranéennes
dans la durée.
Comment ce fonds va-t-il assurer ce
financement durable ?
Le fonds se constitue un capital dont les revenus
financeront de façon régulière les dépenses en
faveur des AMP. Pour l’instant, la Principauté de
Monaco a versé une dotation de 500 000 €, à
laquelle s’ajoutent des ressources venant de la
philanthropie et du mécénat : 400 000 € de la
Fondation Leonardo DiCaprio et plusieurs dizaines
de milliers d’euros correspondant à un prélèvement
de 5 cents sur chaque ticket d’entrée au Musée
océanographique de Monaco et au zoo de Bâle. La
dotation sera bientôt abondée par des contributions
de grandes agences de développement. Le fonds
a aussi pour ambition d’attirer des contributeurs du
secteur privé. Participer au financement d’une AMP
peut être un investissement rentable sur le plan
économique : une aire bien gérée est un atout pour
le tourisme, la pêche ou la plaisance.
Quels seront les projets soutenus
par ce fonds ?
Le fonds a décidé d’accorder ses premiers
financements à deux projets-pilotes : l’un en
Tunisie, aux îles Kuriat, au large de Monastir ;
et l’autre au Maroc, au parc national d’Al Hoceima,
dans le Rif. D’autres projets-pilotes suivront, avant
que le fonds ait une capacité d’intervention plus
systématique en faveur des AMP en Méditerranée.
Un prérequis est que les Etats où le fonds
intervient en fassent la demande. Quand le fonds
fonctionnera à plein régime, il sera le seul fonds
environnemental actif à l’échelle d’une mer tout
entière. Dans nos opérations, nous agissons en
partenariat avec les agences nationales des AMP,
les AMP concernées et les acteurs de la société
civile, dans une démarche participative. Nous
cherchons à ce que nos financements soient
additionnels aux ressources existantes.