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DES CÔTES RÉSILIENTES | 77

LE RECOURS AUX SAVOIR-FAIRE AGIR À HAUTEUR D’HOMMES
INSULAIRES
Il reste que les petites îles sont en première ligne face
Souvent délaissées et méconnues, les petites îles au dérèglement climatique, une situation d’urgence
se distinguent avant tout par leur richesse extraordi- qui réclame une action immédiate, comme le recom-
naire. Émile Mene, secrétaire général de la province mande Nathalie Hilmi, qui s’appuie sur les différents
des îles Loyauté, en Nouvelle-Calédonie, a présenté rapports du Giec, dont elle est membre. Agir à hau-
le plan de résilience mis en place dans le but de ré- teur d’hommes voilà le sens du projet « Locavore » de
duire le nombre d’importations et leur impact sur un Stéphane Linou, qui œuvre pour une alimentation de
écosystème de plus en plus exposé aux cyclones (5 proximité : une initiative sollicitée par de nombreuses
par an en moyenne). Il s’appuie sur le recours aux collectivités locales.
savoir-faire traditionnels, à l’image de l’agroforesterie.
La valorisation des cultures et traditions inhérentes Agir à hauteur d’hommes, c’était effectivement la thé-
aux petites îles est également soulignée par Maxime matique dominante de cette table ronde, à la fois à
Prodromides, à travers son organisation SMILO. travers les projets de SMILO ou Locavore, mais aussi
S’appuyant le plus possible sur les traditions locales, ceux de l’ONG Green Cross. Son directeur exécutif,
celle-ci met en œuvre des projets de préservation des Nicolas Imbert, a insisté sur l’importance de se rendre
petites îles : gestions des déchets, de l’eau, de l’éner- sur place pour étudier les contextes insulaires locaux
gie, préservation des paysages, de la biodiversité ou et expliquer les actions à mettre en place aux popula-
gouvernance. tions, notamment quand il est question de migrations
climatiques.
Des traditions existent sur lesquelles les acteurs
peuvent s’appuyer en matière de résilience. SMILO Les enjeux d’avenir sont nombreux pour les territoires
agit notamment sur l’archipel de Sao Tomé-et-Prin- insulaires, notamment celui des pollutions liées aux
cipe, dans le golfe de Guinée, en restaurant des mobilités : comme le montre Maxime Prodromides,
champs de mangrove, mis en valeur par du tourisme 75% des émissions carbone sur l’île de Porquerolles
durable à travers la création d’itinéraires. Sur l’île de sont issues des navettes qui la desservent. Les en-
Sifnos en Grèce, un travail est réalisé autour des murs jeux sont grands, tout comme le nombre d’acteurs
en pierre sèche, de l’olivier et du partage de l’eau. mobilisés pour y faire face.
L’appui sur les traditions existantes des petites îles
permet d’entraîner l’adhésion de la population, tout
en restant en phase avec les agendas internationaux.

EN
CHIFFRES

La zone économique exclusive Les PEID représentent 2/3 des pays
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des PEID – c’est-à-dire la zone qui subissent les pertes relatives les
océanique qu’ils contrôlent – plus élevées en raison de catastrophes
représente en moyenne 28 fois naturelles, soit entre 1 et 9 % de leur
PIB chaque année (sources : OCDE-
la superficie de leur territoire. Un Banque mondiale, 2016).
grand nombre de ces pays tirent
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donc l’essentiel de leurs ressources 7. Petits États insulaires en développement.
naturelles de l’océan.