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66 | TRANSITION ET SOLUTIONS
« Co-développons des visions et
des voies partagées pour atteindre
des futurs souhaitables pour la
nature et la société ! »
William Cheung, expert à l’IPBES
LE SOCLE DE LA SCIENCE
L’essor de la diplomatie
bleue
Réunis par la Plateforme Océan & Climat et le Centre scientifique de Monaco,
des experts internationaux appréhendent les moyens à mettre en place pour
assurer la bonne santé et la résilience de l’océan.
Ce rendez-vous, organisé le 26 mars 2021 lors de de l’état de l’océan mondial (World Ocean Assess-
la Monaco Ocean Week, a convié 14 experts des ment) dans l’espace politique mondial. Les liens entre
sciences naturelles, sociales et politiques, à défendre la régénération de l’océan et celle de l’hydrosphère
leur vision sur la gouvernance de l’océan. Les scienti- ont été soulignés par les experts présents, très fa-
fiques ont insisté sur le rôle central de l’océan dans le vorables à une synergie entre les sciences du climat,
système Terre, tout en relevant le manque de connais- des océans et de la terre. « L’humanité manque de
sances sur les changements qui le malmènent. En temps pour gérer durablement l’océan. Atteindre cet
matière de gouvernance, la fragmentation des struc- objectif d’ici la fin de la décennie nécessite un contrat
tures de décisions concernées par l’océan participe social pour l’océanographie », a conclu Vladimir Rya-
à complexifier et ralentir l’action en faveur de sa pro- binin, secrétaire exécutif de la Commission océano-
tection. graphique intergouvernementale et sous-directeur
général de l’Unesco.
UN « GIEC DE L’OCÉAN »
DES VISIONS GLOBALES
C’est dans ce contexte et dans le cadre du lancement À L’ACTION
de la Décennie des Nations unies pour les sciences
océaniques au service du développement durable, La seconde session du rendez-vous monégasque,
que la vice-présidente de la Plateforme Océan & modérée par Sylvie Goyet, conseillère auprès du
Climat (POC), Françoise Gaill, a envisagé la création vice-président à la Fondation du Prince Albert II de
d’un « GIEC de l’océan » : l’Intergovernmental panel Monaco, a été l’occasion de mettre en avant des ini-
on ocean change (IPOC). Incarnant la vision interdis- tiatives politiques, économiques et scientifiques parti-
ciplinaire de cette nouvelle entité, l’événement moné- cipant à une protection unifiée et durable de l’océan,
gasque a encouragé la POC à construire cette vision tant au niveau international, que régional ou local. Les
comblant le fossé entre science et politique et en experts de l’IDDRI ont jugé plus judicieux de conser-
donnant à l’océan le statut de « bien commun mon- ver le système actuel de gouvernance de l’océan, et
dial ». L’IPOC pourrait de plus contribuer à donner d’apprendre à mieux y naviguer plutôt que de le re-
du poids aux conclusions du rapport sur l’évaluation penser. Dans cette logique, les instituts de recherche