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EN BREF | 111
CÔTÉ
CULTURE
ARCTIQUE,
UN MONDE
QUI S’ÉVANOUIT
Dans les solitudes hivernales de l’arctique canadien, au nord
de Churchill, la réalisatrice française Cristiana Bontemps
part en quête de l’ours polaire. Cinq ans durant, elle s’aven-
ture dans la toundra du Parc national de Wapusk par -
40°C, brave les tempêtes, gagne un camp inuit près du
mythique passage du Nord-Ouest, dont les eaux côtières
attirent phoques et ours polaires au printemps, avant d’em-
barquer pour le Spitzberg afin d’observer la banquise de
haute mer.
LA MODE
POUR LES OCÉANS
L’écologiste de la mode Runa Ray a convié les participants
de la Monaco Ocean Week à visiter son musée virtuel plan-
té dans un décor féérique cerné par l’océan. Le visiteur dé-
couvre ses robes à base de fibres de cyanobactéries, mi-
cro-organismes archaïques devenus « tissus des océans » © Cristiana Bontemps
sous les mains habiles de la designer indienne, mais aussi
ses robes biodégradables issues d’algues aux imprimés
chlorophylle… Une manière de rappeler que l’oxygène que « Rencontres en Arctique », son film documentaire (24’) tiré
nous respirons est comme une seconde peau et que la de ses expéditions, a été rendu accessible durant toute la
réduction des microplastiques issus des textiles est un défi Monaco Ocean Week sur le site de l’ambassade de Mo-
possible. Dans la salle 2, on découvre des robes en satin naco à Washington, abordant l’écologie d’une espèce en
aux motifs provenant de l’art des encres flottantes (alterna- prise avec les bouleversements climatiques majeurs. Inscrit
tive aux teintures industrielles) ou inspirés de la vie marine. sur la liste des espèces vulnérables de l’UICN, « l’ours est
À travers les stands numériques interactifs de son site in- obligé de s’adapter à une maison dont les murs changent
ternet, la créatrice prône la circularité, le recyclage, les ini- tout le temps », commente la réalisatrice. Jusqu’où celui
tiatives zéro déchet, et les solutions basées sur la nature que les Inuits surnomment « le grand voyageur » s’accom-
et les techniques anciennes et indigènes. L’internaute che- modera-t-il de la fragilisation de la banquise ? Le regard de
mine dans l’exposition activiste qui sensibilise à l’impact Christian Kempf, explorateur et géographe spécialiste de
environnemental de l’industrie de la mode sur l’océan et l’Arctique précise que nous perdons chaque année 90 000
plaide en faveur d’un changement de paradigme. km de banquise. Un film lanceur d’alerte qui met à l’hon-
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neur l’une des régions océaniques les plus touchées par la
crise écologique.